Pourquoi les enfants posent-ils toujours plein de questions ?
Votre bambin vous assaille de questions au quotidien ? C'est tout à fait normal ! Et c'est même plutôt bon signe : il comble ses lacunes, explore les codes de la société et donne du sens à son monde.

“Comment volent les oiseaux ?”, “Pourquoi le ciel est bleu ?”, “Pourquoi tu dis ça ?” : les enfants ne cessent de poser des questions. Ce comportement, d’apparence futile et pouvant être épuisant pour les adultes, est en réalité un moteur fondamental de leur développement cognitif et social.
Des interrogations quotidiennes assez nombreuses
Totalement ignorants du monde et de son fonctionnement, les enfants développent très vite une curiosité débordante. C’est quasiment un réflexe, une pulsion qui leur est indispensable pour comprendre le monde. Selon une étude publiée en 2017, les enfants âgés de 2 à 5 ans poseraient, en moyenne, entre 40 et 70 questions par jour. Ces interrogations ne sont pas anodines : elles leur permettent de combler les lacunes de leurs connaissances, de tester la cohérence des informations reçues et de construire progressivement une vision plus complète de leur environnement.
Par ailleurs, il faut aussi comprendre que le développement intellectuel de l’enfant repose sur des étapes successives de structuration de la pensée. Les questions y jouent alors un rôle-clé en les aidant à passer de la simple observation à la compréhension logique. Sans surprise, chaque « pourquoi » est donc une tentative de l’enfant de donner du sens à son monde.
Quand la curiosité entraîne une réponse, et vice-versa
Entre 3 et 6 ans, l’enfant acquiert un langage plus complexe, ce qui lui permet de formuler ses pensées avec davantage de précision. Poser des questions devient alors, en plus, une manière d’interagir avec les adultes, de capter leur attention et même d’explorer des notions abstraites. D’après une autre publication, de 2020 cette fois-ci, plus les parents répondent sérieusement aux questions de leurs enfants, plus ces derniers en posent. L’interaction devient donc un cercle vertueux : la curiosité suscite une réponse, qui nourrit à son tour de nouvelles interrogations que l’enfant ne manquera certainement pas d'exprimer.
Comprendre des concepts et des règles
En complément, les questions, ainsi que leurs réponses, sont aussi un moyen pour l’enfant d’intégrer explicitement des informations aux concepts abstraits, comme les normes sociales par exemple. “Pourquoi ne faut-il pas crier ?”, “Pourquoi elle pleure ?”, “Pourquoi on dit merci ?”, autant de façons d’explorer les codes implicites du vivre-ensemble. Ce besoin de comprendre les règles est essentiel au développement de l’empathie et de la moralité de l’enfant. Il tente par là de discerner ce qui est juste, ce qui est attendu de lui et comment, finalement, s’inscrire dans un cadre collectif.
Parents, pensez à répondre !
Pour les parents, enfin, il est important de ne pas décourager cette curiosité naturelle. Répondre, même brièvement, permet à l’enfant de se sentir valorisé et soutenu dans sa démarche. Il n’est pas nécessaire de toujours avoir la bonne réponse, auquel cas, il sera plus que bénéfique de dire "Je ne sais pas, on va chercher ensemble", encourageant par là une posture active de recherche.