Comment expliquer la mort d'un animal de compagnie à un enfant ?
Les chiens, les chats, mais aussi les poissons, les hamsters ou tout autre animal domestique sont des membres à part entière de votre famille. Leur disparition, qu'elle soit naturelle ou subite, causera de la peine à chacun d'entre vous. Pour votre enfant, la situation sera similaire à la mort d'un proche et il est donc important de l'aider à surmonter cette épreuve. Avec les bons mots et la bonne approche, vous profiterez de cette triste occasion pour le familiariser avec cette étape du cycle de la vie.
Il n'est jamais facile d'annoncer la mort d'un animal de compagnie à un enfant, car sa réaction vous émouvra certainement. Toutefois, c'est un passage obligatoire, mais aussi une occasion de familiariser un petit avec des notions de vie et de mort. On vous explique comment adopter le bon comportement, ce qu'il convient d'éviter, et quelles sont les différentes manières d'accompagner votre enfant durant cette étape douloureuse. De l'annonce du décès à la période de deuil, des mots choisis à l'écoute, il y a plusieurs étapes à respecter.
Dire la vérité plutôt qu'imager ?
Le décès d'un chien ou d'un chat peut être très déprimant pour un adulte, qui aura noué des liens avec l'animal et créé une complicité (parfois incroyable) avec ce compagnon. S'il n'a personne à qui se confier, cette perte peut être très violente.
L'enfant en dessous de 5 ans ne vit pas les choses de la même manière, puisqu'il comprend encore assez mal la mort. Pour lui, rien n'est définitif et s'il ressent du chagrin, il sera capable de le surmonter assez vite, en passant à autre chose. Entre 6 et 10 ans, un petit découvre le concept de disparition, et il comprend le caractère permanent de la mort. Il faut donc poser des mots sur les faits et ne pas mentir.
Beaucoup de parents optent pour des concepts imagés, pour ne pas peiner outre-mesure le bambin. Ils affirment que "le chien est allé se balader à la campagne avec ses copains", que le chat "s'est endormi paisiblement" ou qu'il est "parti vivre au ciel". Ce n'est pas une bonne solution, car un enfant attendra le retour de l'animal ou son réveil.
Soyez honnête et privilégiez des mots simples, pour expliquer la situation à l'enfant et pour répondre aux questions qu'il aura très certainement. S'il vaut mieux éviter les détails trop parlant, il n'est pas bon d'avoir recours à des euphémismes qui créeront la confusion.
Réagir selon les circonstances de la mort
Les enfants ne réagissent pas tous de la même manière à la perte d'un animal domestique et il est important, surtout si vous avez plusieurs enfants, de personnaliser vos explications et votre accompagnement en fonction du caractère de chacun.
Plusieurs cas de figure peuvent se présenter, selon les circonstances de la mort :
Si la mort est naturelle et qu'elle suit le cycle de la vie, c'est une bonne occasion pour aborder les notions de début et de fin de vie, présentées comme un processus naturel. Insistez sur les bons moments qu'il y a eu entre l'animal et l'enfant, et sur le bonheur qu'a éprouvé ce compagnon au sein de votre famille. Autour de 10 ans, certains enfants développent un sentiment de culpabilité, en pensant que l'animal aurait vécu plus longtemps s'il l'avait sorti plus souvent, ou s'il lui avait donné plus de croquettes. Rassurez-le en lui expliquant que ce n'est pas sa faute.
En cas de mort accidentelle, votre enfant aura certainement de nombreuses questions. Expliquez-lui que l'animal ne souffre plus, ce qui calmera votre petit. Soyez clairs et sereins dans vos explications. Si le corps de l'animal est présentable et que votre enfant demande à le voir, vous pouvez accéder à cette requête. Privilégiez l'organisation de funérailles d'adieu en ayant pris les mesures nécessaires au préalable, si le corps de l'animal est en mauvais état.
Si vous devez euthanasier votre animal, expliquez simplement que le vétérinaire va aider le chien ou le chat à ne plus avoir mal. Insistez sur le fait que l'animal ne souffrira pas, que c'est très rapide et que son cœur va simplement s'arrêter de battre. Selon son âge, vous pourrez inviter votre enfant à voir l'animal chez le vétérinaire, s'il le désire, car cela peut faciliter le deuil.
Sachez que si les plus jeunes exprimeront leur peine avec des larmes, des cris et parfois des demandes d'attention inhabituelles, les ados (dès 12 ans) peuvent masquer leur chagrin. Ne les réprimandez pas, car comme vous, ils sont tristes, mais ils sont dans une phase où laisser transparaître les émotions est vu comme un signe de faiblesse.
Respecter le temps du deuil
Il est important de respecter le temps de deuil de l'enfant, qui peut s'étendre sur une période de 6 à 8 semaines en moyenne. Durant ce laps de temps, vous pouvez accompagner le petit avec certaines attentions. Parlez de l'animal durant vos repas en famille en évoquant les bons souvenirs vécus ensemble, et invitez votre bambin à le dessiner, à lui écrire une lettre ou à placer une photo de son compagnon dans sa chambre. C'est un processus capital, surtout si c'est le premier deuil auquel il est confronté et cette étape lui servira tout au long de sa vie. Ne la minimisez donc pas.
Enfin, ne tentez pas de remplacer votre compagnon domestique décédé par un nouvel animal. Ce ne sera pas bénéfique pour l'enfant, qui fera des comparaisons et tentera de retrouver dans ce nouvel être ce qu'il aimait chez l'autre animal, sans l'apprécier pour ce qu'il est vraiment.
Attendez plutôt que le petit vous parle de son envie d'avoir un nouveau chien, un nouveau chat ou un cochon d'Inde et avisez à ce moment-là, en prenant le temps de bien choisir votre animal.