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L'arrivée délicate d'un enfant prématuré

L’arrivée d’un enfant est toujours un bouleversement majeur dans la vie d’un couple, sources de joie, mais également de stress et d’angoisses. Face à un accouchement qui survient plus tôt que prévu, les inquiétudes sont évidemment accentuées. Pour gérer cette situation imprévue, les jeunes parents d’enfant prématuré doivent savoir à quoi s’attendre, entre séjour à l’hôpital prolongé pour le bébé et retour à la maison à préparer, mais aussi comprendre les conséquences de cette naissance anticipée.

Un accouchement prématuré peut prendre au dépourvu les jeunes parents et bouleverser leurs plans initiaux, ce qui est cause de stress. S’occuper d’un enfant prématuré peut être déconcertant, tant le bébé semble fragile, mais vous serez bien entourés à l’hôpital et vous pourrez préparer l’arrivée du petit chez vous dans les meilleures conditions, avec les recommandations suivantes. On vous détaille ce qu’il faut savoir sur l’enfant prématuré, les gestes à adopter et les répercussions de cet accouchement en avance sur le suivi médical du petit.

Un enfant précoce et fragile

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) définit la prématurité comme toute naissance qui survient avant le terme de 37 semaines de grossesse, soit 8 huit mois et demi. Cela concerne environ 60 000 familles chaque année en France, avec une moyenne de 165 naissances prématurées chaque jour.

L’enfant prématuré est plus fragile puisque ses organes ne sont pas encore totalement fonctionnels et il demande une attention et des soins particuliers dès l’accouchement, qui varient selon la précocité du bébé. Il existe ainsi trois types d’enfants prématurés :


  • Les prématurés moyens, nés entre la 32e et la 36e semaine de grossesse. Cela concerne environ 85 % des enfants prématurés. Ils peuvent s’alimenter seuls, mais présentent des difficultés respiratoires, se fatiguent rapidement et peuvent avoir du mal à avaler.

  • Les grands prématurés, nés entre la 28e et la 32e semaine de grossesse, qui représentent environ 10 % des cas. Ils doivent être assistés pour respirer et placés en couveuse, car ils ont du mal à réguler la température de leur corps. Ce type de prématurés sera nourri via un tube placé dans sa bouche ou dans son nez, relié directement à son estomac.

  • Les très grands prématurés, qui naissent avant la 28e semaine de grossesse, et qui représentent environ 5 % des enfants prématurés. Ils seront nourris par intraveineuses, disposeront d’une assistance respiratoire et devront suivre un traitement médicamenteux pour se développer.

L’enfant devra rester à l’hôpital pour recevoir des soins en néonatologie s’il est prématuré moyen, mais sera transféré en unité de réanimation néonatale s’il fait partie des deux autres catégories de prématurés.

Les causes de l’accouchement prématuré

Il y a de plus en plus de naissances prématurées dans le monde et les causes de cette prématurité sont diverses. Il faut toutefois distinguer l’accouchement prématuré spontané, lorsque les eaux se rompent trop tôt ou que le travail commence en avance, et les accouchements provoqués à l’avance en raison de l’état de santé du bébé ou de sa maman.

Parmi les facteurs de risque d'accouchement prématuré, on identifie généralement :


  • l’hygiène de vie de la femme enceinte : tabagisme, consommation d’alcool ou de drogues ;

  • l’âge de la future maman ;

  • des infections maternelles : infections urinaires, grippe, insuffisance placentaire, toxoplasmose, etc.  ;

  • des grossesses rapprochées ;

  • une grossesse multiple, avec jumeaux, triplés, etc. ;

  • l’hypertension artérielle ;

  • le diabète gestationnel ;

  • une grossesse réalisée via PMA (Procréation Médicalement Assistée) ;

  • une fatigue excessive ;

  • un état dépressif de la future maman ;

  • un précédent accouchement prématuré ;

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Les conséquences sur le développement de l’enfant

Un enfant prématuré peut présenter plusieurs troubles à la naissance, du fait de l’immaturité de ses fonctions vitales. Il pourrait présenter des signes de détresse respiratoire, qui nécessitent une assistance mécanique. Il sera alors placé sous respirateur, avec un suivi de son rythme cardiaque, qui permet de contrôler ses signes vitaux.

Le bébé né trop tôt n’a pas encore pu développer de réflexe de succion pour se nourrir convenablement tout seul en coordonnant la respiration et la déglutition. Il sera alors nourri via une sonde qui permet de lui fournir l’alimentation requise.

Plus fragiles, les bébés prématurés ne disposent pas encore d’un système immunitaire suffisamment puissant pour se protéger totalement. Ils peuvent contracter des infections lors de l’hospitalisation, qui seront soignées avec des antibiotiques. Il n’est pas rare qu’ils contractent la jaunisse, du fait d’un foie encore peu performant, ce qui est traité via une exposition accrue à la lumière (la photothérapie).

Selon le degré de prématurité, il est possible que l’enfant rencontre des complications hépatiques, digestives, osseuses ou sensorielles, ce qui nécessitent une surveillance médicale totale. L’enfant pourra quitter l’hôpital entre 2 et 4 semaines avant la date de naissance prévue au départ, si son développement est stable.

L’ensemble de ces complications peut sembler effrayant, mais il faut savoir qu’aujourd’hui, la médecine permet de pallier les conséquences d’une naissance prématurée. De plus, seule une très faible partie des enfants prématurés rencontrera des troubles une fois adulte, alors que la majorité sera en bonne santé.

Prendre soin l’enfant prématuré à l’hôpital

Durant le séjour de l’enfant à l’hôpital, qui peut être difficile à vivre pour les parents du fait de la séparation imposée, il est important d’être là pour lui. En l’effleurant, en posant une main sur sa tête, en lui parlant ou en chantonnant une comptine à ses côtés, vous l’apaiserez et vous le soutiendrez dans cette épreuve. Pour les mamans qui le souhaitent, il est possible d’allaiter le prématuré lorsqu’il a acquis la capacité à téter. Il faudra parfois solliciter de l’aide pour le nourrir au sein convenablement, mais le lait maternel sera bénéfique pour son développement.

Parmi les méthodes suggérées pour développer la relation parents/enfant durant cette période d’hospitalisation, citons la "méthode kangourou", également appelée "méthode peau-à-peau". Cela permet de stabiliser la température corporelle du petit tout en le réconfortant, avec une simulation de l’état gestationnel dans lequel il se trouvait jusqu’à présent.

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Préparer le retour à la maison

Le retour à la maison en compagnie de bébé est un moment de grande joie et tout se passera bien, puisque vous disposerez d’un suivi médical régulier et programmé pour vérifier le développement normal du petit.

Il est toutefois recommandé de prévenir les potentiels autres enfants de l’état de santé du petit nouveau et de solliciter leur aide, ou au moins de les informer des quelques bouleversements que provoque cette situation particulière. Ils doivent comprendre que le bébé est peut-être plus fragile que les autres et qu’il demande une vigilance constante, ce qui vous rendra moins disponibles pour eux.

Cette épreuve, de l’accouchement prématuré au retour à la maison, se révèle souvent éreintante et peut mener au burn-out. Surtout, si vous le pouvez, n’hésitez pas à solliciter l’aide de vos proches qui pourront vous épauler pour certaines tâches ménagères, pour les courses et autres tracas quotidiens, afin de vous laisser le temps de vous reposer. Il sera cependant nécessaire de limiter les visites, pour ne pas exposer outre-mesure votre bébé à des germes ou à de potentielles infections.

Gardez toujours en tête que vous n’êtes pas seuls dans cette épreuve et qu’en plus de vos proches, des associations sont à votre écoute. Vous pouvez par exemple contacter SOS Préma gratuitement au 0800 96 60 60, si vous souhaitez parler ou recevoir des conseils pratiques pour prendre soin de votre bébé.

Les gestes à faire ou à éviter avec un prématuré

Les parents de prématurés perdent parfois leur certitude face à ce tout petit bébé et ne savent plus forcément quelles postures ou quels gestes adopter avec l’enfant. C’est normal, c’est une situation particulière, vous ne devez pas culpabiliser.

Sachez qu’il est préférable de ne pas trop stimuler le bébé en le caressant, car il est hypersensible, du fait d’une peau fragile. Soyez le plus doux possible et privilégiez les effleurements aux caresses. Vous pourrez également lui donner le bain en l’enveloppant dans un lange confortable, que vous déplierez peu à peu pour nettoyer le petit.

Veillez à le tenir correctement – on vous l’apprendra à la maternité – car l’enfant prématuré n’a pas conscience de ses mouvements et qu’il ne dispose pas de la puissance musculaire nécessaire pour ajuster sa position.

Enfin, n’utilisez que les produits de soin pour la peau prescrits par votre pédiatre durant les premiers mois, le temps que son épiderme se forme et soit moins sensible.

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