Peut-on encore accoucher à la maison ?
L'accouchement à domicile est une option peu courante, mais envisageable, vers laquelle certaines femmes pourraient vouloir se tourner. Une pratique qui a ses avantages et ses inconvénients, et qui doit être réalisée dans de bonnes conditions, pour éviter les risques. On vous donne les informations à connaître – législation, coût, remboursement, accompagnement – pour accoucher chez soi.
La très grande majorité des femmes accouche à l'hôpital, dans un environnement médicalisé, mais une future maman peut choisir d'accoucher chez elle. Elle peut être accompagnée d'une sage-femme, pour un accouchement à domicile assisté (ADD), ou être seule quand le bébé arrive sans prévenir, et on parle alors d'accouchement non assisté (ANA). Est-ce légal ? Peut-on se faire rembourser ? Quels sont les risques et les avantages de cette solution ? Que faut-il prévoir ? Voyons les règles à connaître.
Accoucher à la maison, est-ce légal ?
L'accouchement à la maison est légal en France, et il est même remboursé par la Sécurité sociale à hauteur de 300 euros, pour un coût total évalué entre 700 à 2000 euros selon les régions. C'est toutefois une pratique extrêmement minoritaire dans le pays, puisqu'elle concerne moins de 2 % de l'ensemble des naissances dans l'Hexagone.
En 2021, un sondage révélait qu'environ 1/3 des femmes seraient prêtes à accoucher à la maison si elles le pouvaient, dans le cadre d'un accouchement à domicile assisté (AAD), pour lequel une sage-femme accompagne la future maman. Toutes ne le peuvent pas, car certaines naissances sont considérées comme trop risquées pour se dérouler chez soi : enceinte de jumeaux, accouchement d'un prématuré, antécédent de césarienne, femme souffrant d'hypertension ou de diabète ou bébé qui se présente par le siège. Sachez qu'il existe un compromis sous forme d'une Maison de naissance, installée en France depuis 2013, avec un espace de maternité détaché de l'hôpital, mais un personnel médical disponible.
La pratique de l'accouchement à domicile, courante aux Pays-Bas et au Danemark, est envisageable pour une grossesse à bas risque. Il faut s'enquérir des avantages et des risques associés, pour décider en toute connaissance de cause.
Quels sont les avantages et les risques d'un accouchement à domicile ?
Au premier rang des avantages mis en avant par les défenseurs des accouchements naturels ou à la maison, citons le côté rassurant pour la maman, qui se trouve dans un environnement qu'elle connaît et qu'elle chérit. À cela s'ajoute un aspect pratique, surtout si la première maternité se trouve à des kilomètres.
Certaines femmes n'aiment pas le milieu médical, parfois à cause d'une mauvaise expérience passée dans un hôpital (comme un précédent accouchement), d'autres estiment vouloir vivre pleinement cette naissance, sans recours à la péridurale. Enfin, le rapport avec la sage-femme et les liens tissés tout au long du suivi de grossesse ont un effet apaisant, difficile à retrouver quand on arrive dans une maternité à quelques heures de l'accouchement.
Du côté des inconvénients mis en avant par certains professionnels du corps médical, il y a les risques inhérents à l'accouchement, qui peuvent nécessiter une prise en charge médicale rapide si les choses ne se passaient pas comme prévu. Les complications sont rares, mais c'est un élément dont il faut tenir compte. À la maison, impossible de profiter des technologies de surveillance dont disposent les structures médicales et qui sont automatiques lors d'un accouchement à l'hôpital. Enfin, le manque de sages-femmes libérales agréées pour la pratique des AAD est pointé du doigt, avec le risque de voir de futures mamans se tourner vers des pratiquantes moins qualifiées. Il existe un site officiel regroupant toutes les sages-femmes ADD : Apaad.fr.
Le déroulement de l'accouchement à domicile
La première chose à faire est de trouver la sage-femme qui vous accompagnera dans cette aventure, en s'y prenant suffisamment tôt. Elle aura la charge de vous expliquer le déroulement de l'accouchement, de vous enseigner les techniques de relaxation, de vous parler d'une éventuelle dépression post-partum, avec une grande part de psychologie et l'implication du second parent. Un suivi complet (échographie, analyses) sera fait et la sage-femme se chargera aussi de vous inscrire à la maternité la plus proche, pour pallier toute éventualité.
Le jour de la naissance, votre accompagnatrice viendra avec un kit de naissance, qui doit permettre de fournir les soins requis et de faire face aux troubles mineurs. En cas de complications (besoin de césarienne, hémorragie, etc.), un transfert à la maternité sera nécessaire, et il faut donc avoir prévu un sac de maternité en amont.
Le conjoint doit être présent, pour fournir une assistance relaxante à la future maman (comme expliqué au cours des séances de préparations) et certains accessoires doivent être prévus par les futurs parents : couverture, compresses, bassine, désinfectant, gants, savon, protections variées, avec une liste qui vous sera bien entendu communiquée auparavant.
Une fois la tâche accomplie, il ne restera plus qu'à annoncer la naissance de bébé à vos proches, en faisant preuve de toute la créativité possible pour exprimer votre bonheur.