Mon enfant chez les scouts : une activité formatrice
Belle occasion de faire des rencontres pour certains, d'apprendre véritablement la vie pour d'autres, le scoutisme est une activité qui intrigue autant qu'elle fascine. Vu de l'extérieur, ce mouvement peut paraître obscur avec ses codes et ses rituels, mais il ne faut pas s'arrêter à ces premières impressions : le scoutisme est une occupation tout ce qu'il y a de plus saine et qui, en outre, permet aux enfants de s'épanouir sur tous les plans.
Par essence, le scoutisme est un mouvement de jeunesse, une organisation qui, par le biais des activités qu'elle propose, souhaite inculquer des valeurs positives aux jeunes. Plus qu'un simple hobby, il permet à un enfant de se forger une personnalité, d'apprendre à se socialiser ou encore d'acquérir des compétences pratiques au travers d'expériences sur le terrain. Le scoutisme est en effet – et avant tout – une activité de plein air qui confronte ses membres à la nature. Une particularité qu'il a hérité de ses origines.
Aux origines du scoutisme
Le fondateur du mouvement scout est un ancien militaire de l'armée britannique du nom de Robert Baden-Powell (1857-1941). Astucieux stratège rompu aux techniques de survie, il avait réussi en 1900 à sauver la ville sud-africaine de Mafeking de ses assiégeurs, notamment en formant puis en se servant de jeunes pour effectuer des missions de reconnaissance et de renseignement (activité qui s'appelle "scouting" en anglais). Après ce haut fait, le désormais major-général retourna en Angleterre où il fût saisi par l'immense désœuvrement des jeunes de son pays. L'oisiveté les faisait sombrer dans la drogue, et la délinquance atteignait des sommets, chose que le militaire ne pouvait se résoudre à accepter. Il réfléchit ainsi à un moyen de les remettre dans le droit chemin et songea aux jeunes qu'il avait formés à Mafeking : il lui fallait trouver un moyen d'éduquer pareillement la jeunesse britannique afin de lui inculquer de nouvelles et bonnes valeurs !
Le 29 juillet 1907, voici donc le major-général Baden-Powell en train de camper avec 20 jeunes garçons sur une île du sud de l'Angleterre. L'expérience, qui dura 15 jours, lui permit d'éprouver plusieurs idées pédagogiques, notamment en utilisant le jeu. Elle marqua officiellement la naissance du scoutisme et sera plus tard connue comme étant le tout premier camp scout de l'Histoire. Au terme de cette première sortie en pleine nature, Robert Baden-Powell écrivit également un livre intitulé "Scouting for Boys" ("Éclaireurs" en français) sorti en 1908. Reprenant l'intitulé de la mission des tout premiers jeunes qu'il a formés à Mafeking, ce livre résume les principes ainsi que les méthodes d'éducation du scoutisme, tout en donnant des techniques de secourisme, de survie en pleine nature et diverses activités de jeu.
Les valeurs fondamentales du scoutisme
Le scoutisme repose sur trois grands principes. Le premier est le "devoir envers Dieu", un postulat qui s'explique par le fait que Baden-Powell était de religion protestante, chose qui a très logiquement fait du scoutisme un mouvement de jeunesse de la même confession. Il s'agit d'un principe historique, mais qui est aujourd'hui loin d'être obligatoire puisqu'il existe désormais de nombreux groupements de scouts laïcs dans lesquels la notion de religion n'est pas abordée. Et dans tous les cas, le scoutisme accueille volontiers tous ceux souhaitant y adhérer, et ce, sans distinction d'origine ni d'ethnie, et encore moins de religion. Les deux autres principes du scoutisme, enfin, sont le "devoir envers autrui" (principe social enjoignant d'agir comme promoteur de paix et du bien vivre ensemble) et le "devoir envers soi-même" (principe personnel invitant à agir activement pour son développement personnel).
De ces principes découle ensuite tout un ensemble de valeurs visant à faire du scout un individu bienveillant, engagé et responsable. Dans son ouvrage par exemple, Robert Baden-Powell rappelle que « le scout est loyal envers son pays et envers ses parents », ou encore qu'il est « maître de soi, il sourit et chante dans les difficultés ». Outre ainsi le respect de ses pairs et la loyauté, la vie associative dans le scoutisme apprend aux enfants le courage, le partage et le sens des responsabilités. Parmi les fondements du mouvement scout également, on retrouve la confiance ainsi que l'honnêteté, de même que le respect de la nature et de l'environnement.
Pour terminer, qui de mieux que l'Organisation mondiale du mouvement scout (WOSM) pour expliquer la mission que s'est donnée le scoutisme : « Le scoutisme a pour mission de contribuer à l'éducation des jeunes afin de participer à la construction d'un monde meilleur peuplé de personnes épanouies, prêtes à jouer un rôle constructif dans la société ».
Les avantages et bienfaits du scoutisme pour l'enfant
Le scoutisme a pour but de contribuer au développement ainsi qu'à l'épanouissement des individus, sur tous les plans. Pour un enfant, les camps et autres activités réalisées dans le cadre du scoutisme l'aident à réaliser ses capacités sociales, intellectuelles et même spirituelles. Les valeurs qui y sont inculquées sont ainsi destinées à modeler garçons et filles pour en faire plus tard des adultes confiants, aptes à vivre en communauté et conscients des enjeux de la société dans laquelle ils vont évoluer.
Outre tous ces principes moraux toutefois, l'autre corollaire du scoutisme est que les enfants sont obligés de s'ébattre en pleine nature. Cela n'a l'air de rien, mais dans un monde où les parents ont de plus en plus de peine à limiter les heures de jeu vidéo des plus jeunes, c'est un vrai bol d'air dans tous les sens du terme. Ils retrouvent contact avec la nature, s'amusent en groupe et se lancent des défis physiques avec tout ce que cela implique comme bienfaits sur la santé : diminution de l'anxiété ainsi que des risques de dépression, augmentation de la vitalité, amélioration de l'attention, diminution des risques d'obésité, etc.
Enfin, les programmes, jeux et autres contributions obligatoirement associées à la vie en groupe des scouts conduisent également les enfants à devenir progressivement autonomes. On leur y apprendra à cuisiner, à monter une tente, à allumer un feu ou encore à exécuter des gestes de premiers secours. Autant de compétences pratiques et utiles qui les feront petit à petit grandir et prendre confiance en eux. De quoi, là encore, se développer dans un cadre contrôlé, avec de nouveaux copains, dans la joie et la bonne humeur !