Votre enfant refuse d'aller se coucher : voici la bonne méthode
Quel parent n'a jamais été confronté au refus d'aller se coucher de son enfant ? Après une journée parfois fatigante, cela met souvent nos nerfs à rude épreuve et il nous arrive de nous énerver, ce qu'il ne faut surtout pas faire, car les choses empirent. Voici comment résoudre le problème.

Votre enfant est excité au moment de se mettre au dodo, il réclame un verre d'eau, un bisou supplémentaire, une dernière histoire, le coucher est un moment de tension. Vous êtes, sans le savoir, victime du fameux syndrome du rappel (appelé aussi bedtime resistance). Rassurez-vous, selon les spécialistes de la petite enfance, ce comportement est courant entre 1 et 6 ans et n'a rien d'anormal. Mais il existe des astuces pour apaiser ce moment et instaurer un coucher serein. Car s'énerver est la dernière chose à faire. Pour que les moments de l'endormissement se déroulent au mieux, vous devez tenter d'identifier la cause du comportement, mais également instaurer des rituels et fixer des limites, avec constance et bienveillance.
Pourquoi les enfants repoussent-ils le moment du dodo ?
Pour comprendre ces difficultés à aller se coucher, il faut en saisir le mécanisme psychologique. Appelé "syndrome du rappel", ce comportement typique entre 1 et 3 ans traduit un besoin de réassurance. L'enfant teste les limites, cherche à prolonger le lien avant la séparation de la nuit, et s'assure qu'il est toujours au centre de l'attention de ses parents.
Ce n'est pas de la désobéissance ni un caprice, mais une étape du développement affectif. Votre enfant ne teste pas vos nerfs, il teste juste la solidité du lien qui le rassure avant de s'endormir. De plus, chaque enfant a son propre rythme et il se peut que l'heure de coucher que vous imposez ne lui corresponde pas. Soit, il n'est pas assez fatigué, soit au contraire il l'est trop, ce qui favorise l'irritabilité.
Selon l'âge, d'autres paramètres entrent en ligne de compte. Le phénomène du syndrome du rappel est particulièrement marqué entre 1 et 3 ans, mais les résistances au coucher ne disparaissent pas forcément avec l'âge. Vers 5 ou 6 ans, elles prennent simplement d'autres formes : besoin de raconter sa journée, peur du noir ou envie de discuter encore un peu avant d'éteindre la lumière. Soyez vigilant afin de repérer tout stress qui aurait pu survenir, à l'école par exemple.
Adopter la bonne méthode (ou plutôt les bons réflexes)
Le petit enfant redoute le coucher, car c'est un moment d'inactivité et de solitude. De plus, s'il ne s'endort pas immédiatement, il s'ennuie. Pour pallier ce problème, voici un triptyque de choc :
Mettre en place un rituel apaisant
Par exemple, bain, pyjama, histoire, câlin : une routine stable qui rassurera l'enfant. Garder le même ordre chaque soir permettra à son cerveau de savoir que « la journée se termine ».
Rester ferme, mais bienveillant
L'adulte doit rester calme et constant (oui, on est d'accord, ce n'est pas gagné après une journée éreintante, mais c'est important) : pas de négociation sans fin, pas de retour systématique dans la chambre. Vous ne pouvez pas être disponible tout le temps, expliquez-le-lui avec bienveillance. Si l'enfant se relève, accompagnez-le doucement, mais sans discussion.
Valoriser et encourager
Il est primordial de souligner les efforts de votre enfant : « Tu t'es couché tout seul comme un grand ! ». Vous pouvez utiliser un tableau de motivation ou une petite récompense symbolique à chaque fois qu'un effort a été accompli.
Ce qu'il faut éviter
- les longues négociations ;
- les punitions ou menaces (« si tu ne dors pas, pas de dessin demain ») ;
- les jeux (sauf s'ils sont choisis parce qu'ils ont un effet calmant) ;
- et évidemment les écrans.
Bref, le trio magique pour un dodo réussi est : calme, constance et câlins.
L'enfant scolarisé qui ne veut pas se coucher
Nous l'avons vu : même plus âgé, l'enfant peut rechigner à terminer sa journée. Or, le lendemain matin, vous constatez que le lever est difficile et qu'il est fatigué. Les enfants d'âge scolaire ont besoin de repères tout autant que les petits. Instaurez une routine calme et cohérente, mais laissez-lui une petite marge de liberté pour qu'il ait le sentiment de « gérer son coucher ».
Lui donner un peu de contrôle
Choisir le livre du soir, la peluche, ou décider de l'ordre du rituel.
Éviter les écrans
Dans l'heure qui précède le coucher, il est impératif d'éviter les écrans. Les contenus ne sont généralement pas apaisants et la lumière bleue retarde l'endormissement.
Valoriser l'autonomie
Autorisez votre enfant à se détendre seul quelques minutes avant de venir éteindre la lumière.

Préadolescence : signez un contrat
Même les préados ont du mal à se coucher ! C'est l'âge où il est difficile de lâcher la tablette ou le portable, ou d'arrêter le chahut avec le frère ou la sœur qui partage la même chambre. Pourtant, ils ont un grand besoin de sommeil. Pourquoi ne pas instaurer un contrat écrit ? Le jeune choisit une heure de coucher acceptable avec ses parents. Si le contrat n'est pas respecté, une sanction définie par la famille s'applique.
Exemple : coucher à 22h. En cas de non-respect, réduction de 30 minutes d'écran le week-end suivant.
Même si les petits écarts subsistent dans un premier temps, la méthode est généralement efficace.
Les bonnes astuces pour un coucher serein
Nous n'insisterons jamais assez sur l'importance qu'il y a à proscrire tout écran, télé, tablette, smartphone, avant l'heure du coucher, car cela a tendance à exciter et n'apporte pas d'apaisement.
Les petits ayant souvent peur dans le noir, pensez à installer une petite veilleuse, ou à laisser la porte entrebâillée pour qu'ils se sentent moins seuls.
En outre, la chambre doit être un lieu où ils ont plaisir à demeurer. Son aménagement est donc primordial. Le choix du lit (en accord avec lui de préférence) est prépondérant, car il doit l'inciter à aimer s'y coucher. Les luminaires doivent être propices tant aux moments de jeux et de travail (devoirs) qu'à l'endormissement, par le biais de petites appliques ludiques et douces, ou d'une lampe de chevet rigolote et rassurante.
Moment du coucher : en parler avec lui
Nous l'avons vu, le syndrome du rappel est quelque chose de courant et normal. Mais le refus d'aller se coucher peut parfois cacher autre chose. D'où l'importance, en tant que parent, d'être très vigilant et à l'écoute. Pour cela, il est nécessaire de discuter avec lui de son refus. Surtout si vous ressentez des tensions. Vit-il des choses difficiles à l'école ? S'entend-il avec ses camarades, ses enseignants ? Ne souffre-t-il pas d'une pathologie que vous ignoreriez ?
À tester dès ce soir
Vous voulez mettre en pratique tout cela ? Voici ce que vous pouvez expérimenter dès aujourd'hui :
- proposez à votre enfant de choisir le livre du soir parmi deux options : cela l'aide à participer au moment, sans tout diriger ;
- instaurez un rituel-minute : un câlin, une chanson, puis une phrase magique comme « à demain pour de nouvelles aventures » ;
- glissez-lui une mini-mission pour le lendemain matin : arroser une plante, nourrir l'animal de compagnie de la famille ou préparer le petit-déjeuner. Cela détournera son attention de la séparation.
Et si, au fond, en y réfléchissant bien, nous étions les premiers à avoir du mal à dire bonne nuit à nos petits ? C'est une question à se poser, car il y a un maître-mot : ne jamais se polariser sur le problème, sous peine de le rendre insoluble. Donc, restez zen dans tous les cas !









