Que faire lorsque son enfant n'aime pas son instit (ou l'inverse) ?
Votre enfant se comporte différemment, perd sa joie de vivre, rechigne à aller à l'école. Il se plaint de son instit et a la boule au ventre lorsqu'il doit partir le matin. Ce peuvent être des signaux d'un stress scolaire à ne jamais négliger. Voilà ce que vous devez faire.

Si votre enfant se plaint de son instit, qu'il a perdu sa gaieté, dort mal et manque d'entrain pour aller à l'école le matin, ne prenez surtout pas cela à la légère et invitez-le à s'exprimer. Il est très important qu'il se sente écouté, et que vous lui montriez que vous considérez son problème avec sérieux. Il y a de fortes chances pour que ce soit juste une incompréhension et que votre enfant, sensible, n'ait pas supporté une remarque ou un comportement de son enseignant(e). Mais c'est également susceptible d'être plus grave, et il peut, à tort ou à raison, se sentir malmené et éprouver un mal-être grandissant. Quel que soit le cas, douceur, modération et discernement sont de mise.
Problèmes relationnels entre votre enfant et l'instit : rechercher les causes
Votre enfant n'aime pas son instit, ou dit que son instit ne l'aime pas, ne l'ignorez pas. La première chose à faire, c'est de l'écouter. L'encourager à vous parler et lui signifier que vous le prenez au sérieux.
Ne vous formalisez pas, ne prenez pas l'enseignant en grippe et ne déduisez pas trop vite qu'il malmène votre progéniture. Cela peut simplement être un problème passager. Certains enfants interprètent une remarque sèche ou une punition comme un rejet personnel. Il en déduira immédiatement que « le maître / la maîtresse ne m'aime pas ». Dans ce cas, une discussion calme et empathique peut désamorcer le malentendu.
Dans de rares cas, cela peut aller plus loin, jusqu'à un comportement inapproprié, qu'il convient de signaler. Même si, humainement, certaines affinités peuvent exister, l'enseignant doit garder la même bienveillance envers tous les élèves. Il n'est donc pas acceptable qu'il s'acharne sur l'un d'eux ou le malmène. Pour vous en assurer, parlez-en avec d'autres parents afin de savoir si votre enfant est le seul à se plaindre ou non.
Première étape : essayer de comprendre et dialoguer
Dans un tout premier temps, rassurez votre enfant et faites-lui comprendre que vous le prenez au sérieux et le soutenez. Ne critiquez pas l'enseignant devant lui, surtout sans savoir de quoi il retourne, car cela pourrait le braquer définitivement contre l'école.
Ensuite, nous vous le disions, rencontrez des parents d'élèves pour savoir s'il y a d'autres enfants qui rencontrent un problème avec leur enseignant. Dans l'affirmative, vous pourrez en déduire que votre enfant est sérieux et que le problème n'est peut-être pas anodin.
En préalable de toute démarche formelle, rencontrez l'enseignant et dialoguez avec lui. Évitez la confrontation en lui demandant plutôt s'il a constaté un problème en classe avec votre enfant. Peut-être que cette rencontre suffira à dissiper les malentendus, à apprendre ce que vous ne savez pas sur votre enfant ou à donner un éclairage à son professeur.
Quand le dialogue avec l'enseignant ne suffit pas
S'il s'avère que votre enfant vit réellement une situation malaisante, que ce soit véritablement dû aux agissements de l'instit ou éventuellement à des difficultés scolaires ou d'inadaptation, vous allez devoir agir de manière plus formelle.
Faire appel à la direction ou au psychologue scolaire
Prenez rendez-vous avec le directeur ou la directrice de l'établissement, il ou elle est là pour vous écouter et enquêter en toute impartialité. N'hésitez pas à lui exposer calmement la situation.
Le psychologue scolaire est lui aussi en mesure de vous aider, à plusieurs niveaux. D'une part, il pourra vous dire s'il a constaté lui-même un souci avec votre enfant. D'autre part, il peut vous recevoir pour discuter avec vous et vous orienter. Il peut également s'entretenir avec l'enfant, ce qui vous offrira un regard extérieur et professionnel sur la situation.
Dernier recours : saisir l'Inspection académique ou changer d'école
En cas de malveillance avérée de la part de l'enseignant, il vous faudra saisir l'Inspection académique, qui est le supérieur hiérarchique désigné. Mais le parcours peut se révéler long et si votre enfant vit un mal-être persistant, envisagez carrément un changement d'école.
Aider l'enfant à prendre du recul
Quelle que soit la situation, c'est l'occasion pour vous d'apprendre à votre enfant à composer avec une personnalité différente, hors du cadre familial, et à renforcer sa confiance. Même si la situation est inconfortable, dédramatisez en lui disant que c'est passager et que les choses vont s'apaiser, d'une façon ou d'une autre. Parlez-lui de vos propres souvenirs d'école, cela contribuera à l'aider à se distancier.
Dans tous les cas, il est essentiel de préserver le lien école-famille. Même après une tension, la coopération reste possible et votre enfant doit le comprendre pour passer outre. Il s'agit d'éviter à tout prix que votre enfant développe une peur de l'école, pouvant aller jusqu'à la phobie scolaire. Sauf, bien sûr, en cas de manquement grave de la part de l'instit, qui marquera alors une rupture définitive et vous contraindra à ouvrir une nouvelle page, éventuellement ailleurs. Mais cela reste tout à fait exceptionnel et, dans la plupart des cas, le dialogue vient à bout des quelques dissonances pouvant exister.
Problèmes relationnels : un souci généralement passager et réversible
Insistons sur ce point : les problèmes graves, insolubles et irréversibles sont très rares. Dans la grande majorité des cas, il s'agit juste d'un excès de sensibilité d'un côté ou de l'autre, d'un malentendu ou d'une inimitié (cela peut arriver) de la part de votre enfant. Voire, attention, d'une démarche un peu manipulatrice et exagérée pour se venger d'une punition ou d'une réflexion.
Quelle que soit la source du problème, votre enfant vit un mal-être qui peut se répercuter sur ses résultats scolaires, la qualité de son sommeil, et même sa santé. C'est pourquoi il est extrêmement important que vous, en tant que parent, restiez parfaitement calme, impartial, et preniez de la hauteur par rapport aux événements. Que vous écoutiez les deux parties afin de démêler le vrai du faux. Et quoi qu'il en soit, demeurez compréhensif avec votre enfant, de façon à ce qu'il surpasse le problème et puisse aborder la suite de son année scolaire dans la sérénité. Quand bien même il aurait un peu exagéré.
Même si la situation est difficile, montrez à votre enfant qu'il peut compter sur vous et qu'ensemble vous trouverez une solution. Et rappelez-vous qu'en cas de mésentente ou de conflit, quel que soit le domaine de la vie, le dialogue et l'ouverture demeurent les meilleures armes pour régler le problème.