Tout comprendre sur les mensonges des enfants et les réactions à adopter
Tous les parents sont confrontés, plus ou moins régulièrement, aux mensonges de leurs enfants. De la petite histoire créée pour enjoliver un fait à la grosse mystification pour éviter une punition, il y a de nombreuses variantes et ce n'est pas aussi grave qu'on pourrait le penser. Cependant, il est important de comprendre la cause de ces mensonges et le comportement à adopter face à l'attitude de votre petit, pour réagir de la façon adéquate.
« C'est le chat qui a cassé la tasse ! » « Oui, j'ai rangé ma chambre ! » « Cette nuit, Batman est venu me rendre visite ! » Les enfants ne sont pas les derniers quand il s'agit de se dédouaner, de mentir face à une demande insistante ou d'embellir leur quotidien avec des anecdotes improbables. Faut-il s'en inquiéter ? Non, tant que cela ne prend pas des proportions démesurées. Comme on vous le détaille, un enfant ment pour des raisons qui lui semblent logiques et cela fait partie de son processus de développement. Toutefois, en tant que parents, il faut savoir comment réagir correctement.
Pour quelles raisons les plus petits mentent ?
Il faut savoir qu'avant 6 ou 7 ans, les tout-petits mentent simplement pour se protéger face à une action dont ils ne connaissent pas encore bien les conséquences. Entre 2 et 5 ans, l'enfant ne sait pas discerner le bien du mal et cette transformation de la réalité, qu'on apparente au mensonge en tant qu'adultes, fait partie d'une phase de développement normal.
Dès 6-7 ans, les raisons de mentir sont bien plus variées. L'enfant pourra user du mensonge pour se rendre plus intéressant, s'il a l'impression que son quotidien réel n'est pas attrayant aux yeux des autres ou que ses capacités lui paraissent limitées par rapport à celles de ses petits camarades. Il dira qu'il « habite dans un château », qu'il « gagne à chaque fois » quand il joue au foot ou à un jeu vidéo, ou encore que « son chien sait parler ». C'est sa manière à lui de se valoriser face aux autres.
Votre enfant va s'inventer un monde idéal, plus en phase avec ses désirs et ses fantasmes infantiles. Quand il commence à mieux percevoir la différence entre l'imaginaire et la réalité, ces mensonges diminueront. Rien de dramatique donc, car ces petits bobards l'amènent à mieux comprendre ce qui est réel et ce qui relève du fantasme.
Mais d'autres raisons poussent un enfant à mentir :
- la crainte d'être puni pour une action qui l'incitera à accuser un autre (« C'est ma sœur qui a mangé tous les gâteaux ! ») ;
- l'envie d'accéder à ce qu'il désire plus facilement (« Maman a dit que je pouvais regarder la télé toute la journée ! ») ;
- le besoin d'attention, même négative, car il sait que vous réagirez s'il ment ;
- par jeu, pour voir jusqu'où il peut aller dans le mensonge sans que cela soit problématique ;
- face à une peur, comme la phobie scolaire, qui le poussera par exemple à feindre la maladie.
Il arrive aussi que les plus jeunes s'auto-persuadent de leurs fausses déclarations, ce qui peut devenir un souci quand cela traduit un manque d'estime de soi.
Enfant qui ment : à quel moment faut-il s'inquiéter ?
Avant 6 ans, il n'y a aucune raison de s'inquiéter. Mais lorsque votre enfant rentre en CP ou en CE1, et qu'il continue à mentir, il est bon d'essayer de comprendre la source de ce comportement, car cela peut traduire un certain mal-être. En effet, le mensonge est un mécanisme de protection chez les enfants qui ont peur de ne plus être aimé pour ce qu'ils sont véritablement, ce qui les pousse à déformer la réalité. Soyez à l'écoute, misez sur la communication non-violente et rassurez-le.
Il est capital de ne pas mettre tous les mensonges dans le même panier et de prendre conscience que la transparence totale est impossible. Il n'est pas très grave de mentir par omission – quand il "oublie" de vous montrer le mot du professeur dans son carnet de correspondance – ou d'affabuler quelque peu afin de s'octroyer un meilleur rôle dans une histoire qu'il vous narre. Ce n'est pas 100 % vrai, vous le savez, mais ça ne cause de mal à personne.
En revanche, il faut surveiller un enfant qui a tendance à mentir constamment, car c'est souvent un mécanisme associé à une souffrance que vous devrez mettre en lumière en observant et en discutant avec votre petit. Si cela devient pathologique et que votre enfant abuse des mensonges, il peut être nécessaire de se faire accompagner par un professionnel qui tentera de comprendre les causes et qui apportera des solutions appropriées.
Et si votre enfant ne ment jamais, est-ce un bon signe ? Pas vraiment ! Cela signifie simplement qu'il n'a pas encore totalement conscience de lui-même, de la frontière qui le sépare de ses parents ou des autres, et qu'il n'arrive pas à cultiver son jardin secret, pourtant bénéfique.
Comment réagir face aux mensonges d'un enfant ?
Il est généralement facile de comprendre qu'un enfant ne dit pas la vérité, parce que son visage et son attitude le trahissent ou que son histoire est invraisemblable. Plutôt que d'avoir recours aux réprimandes et aux cris (qui entrent dans la catégorie de la violence éducative ordinaire), ou de le traiter de menteur, ce qui est contre-productif, il faut aborder le sujet avec douceur et bienveillance.
La première chose à faire, c'est de rétablir la vérité. Faites-lui comprendre que vous savez que ce n'est pas vrai, sans jugement ni agressivité, et poussez-le à avouer sa faute. Quand il s'exécute, félicitez-le afin qu'il comprenne bien que l'honnêteté est importante et permet de créer une relation de confiance saine. Expliquez-lui avec vos mots ou lisez-lui des contes pour enfant qui aborde le sujet.
Ensuite, aidez-le à mettre en avant ses points forts, ceux-là même qu'il cherche à embellir à travers ses mensonges quand il affabule pour se faire mousser. Et cherchez des réponses à ses désirs réels quand il s'invente une vie : « Tu sais bien qu'on n'a pas de chat, mais ça te plairait qu'on en adopte un ? » ;« Personne ne peut voler comme Son Goku, mon chéri, mais moi aussi, ça me plairait beaucoup ! »
Il est capital de ne pas l'inciter à mentir, en entrant dans son jeu ou en riant quand il raconte une grosse bêtise. Cela ne ferait que le pousser à poursuivre dans cette voie, puisqu'il y voit un réel gain d'attention ou qu'il pense que ça vous fait plaisir. Enfin, sachez que les plus jeunes peuvent mentir par imitation : que ce soit pour lui annoncer la mort de votre animal de compagnie, ou lorsque vous interagissez avec d'autres adultes, il est préférable de dire la vérité, quitte à lui faire comprendre que parfois, c'est une solution appropriée pour ne pas heurter l'autre.